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Salon professionnel : est-ce encore utile pour les acheteurs ?

3 avril 2020

Depuis le troc, acheter est synonyme d’échange et de communication. Beaucoup plus tard, les industriels présentaient leurs innovations lors des expositions universelles. Aujourd’hui – à l’heure du numérique – quels bénéfices pour les acheteurs professionnels de se rendre à un salon professionnel ?

Le 28 mai dernier, a eu lieu la 4ème édition du salon handicap emploi et achats responsables (SHEAR) organisé par le Groupe Les Echos. Ce salon relève le défi – le temps d’une seule journée – de réunir de nombreux acteurs de l’inclusion et des achats responsables pour rencontrer, échanger, réfléchir mais aussi pour conclure des affaires. Retour sur un salon aujourd’hui incontournable pour les acheteurs responsables !

 

 

 

 

Les bénéfices pour l’acheteur responsable

 

Le salon SHEAR ne s’adresse pas seulement aux personnes en charge du handicap mais à tous les métiers de l’entreprise : Directions des Ressources Humaines, Achats, Systèmes d’Information, Juridique, Communication, Commerciale, Financière, Environnement de Travail et Sécurité. C’est une véritable opportunité pour les acheteurs de rencontrer et d’échanger – dans un cadre autre que leur entreprise – avec les différents métiers et fonctions de l’entreprise, c’est-à-dire leurs clients internes.

Durant ce salon, de nombreux ateliers et conférences informent l’acheteur sur les achats responsables, sur les enjeux de la réforme de la loi handicap (loi Liberté de choisir son avenir professionnel) qui se veut encore plus inclusive, de la loi PACTE (plan d’action pour la compétitivité et la transformation des entreprises) qui reconnait aujourd’hui la notion d’intérêt social de l’entreprise. C’est un autre bénéfice pour l’acheteur de pouvoir ainsi capter l’information sur l’évolution d’un cadre législatif et ses impacts sur son métier.

Ce salon permet à l’acheteur d’échanger avec 150 fournisseurs et prestataires représentatifs du secteur du travail protégé et adapté (STPA) qui en compte plus de 2400 sur le territoire national, mais aussi avec un panel de Travailleurs Indépendants Handicapés (TIH), experts dans leur domaine ou encore avec des start-up pour capter l’innovation (réalité virtuelle, intelligence artificielle appliquée à un traducteur du langage oral en images, robot télé présence mobile, robot gyropodique…etc.).

Si l’acheteur responsable souhaite dans sa démarche aller au-delà du seul pilotage du risque (Loi Sapin2, Devoir de vigilance, RGPD, loi Savary…) et créer de la valeur, c’est en achetant auprès du STPA et des TIH qu’il valorisera encore plus la politique RSE de son entreprise.

Un salon professionnel pour rester connecté !

Philippe NOREL* affirmait « …l’Europe est sortie d’une longue léthargie entre les IVe et XIe siècles … au moment où la connexion avec l’Asie reprend de l’importance, les cités-états italiennes alimentent en produits orientaux les foires de Champagne, conduisant du même coup les marchands de textile flamands à venir y faire commerce…c’est donc une économie connectée entre réseaux et espaces régionaux ».

Je pense que l’acheteur responsable ne doit pas se limiter – pour réaliser son sourcing – à consulter une base de données fournisseurs depuis son bureau, à réaliser son e-sourcing depuis une plateforme digitale pour apprécier un marché fournisseurs. Exercer le métier d’acheteur, c’est échanger, communiquer à l’extérieur de son entreprise à l’occasion d’un salon professionnel.

A l’instar d’une market-place, un salon professionnel est une place de marché « humaine ». C’est un outil que l’acheteur responsable ne peut ignorer. Les acheteurs obtiendront les réponses à leurs questions posées aux intervenants après leur conférence ou aux prestataires depuis leur stand, ces réponses personnalisées ne sont pas disponibles sur le web et autres supports digitaux.

Avec les salons professionnels, restons connectés humainement pour créer de la valeur durablement.

* L’histoire économique globale, Philippe NOREL, Editions du Seuil.

 

 

Par Yann Le Coz

Article paru dans La Lettre des Achats – Juillet 2019

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