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La Charte RFAR : fil d’Ariane?

25 octobre 2021

Dans les méandres de la RSE, certains managers Achat ont l’impression d’être dans un labyrinthe lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre une démarche d’achat responsable. La Charte RFAR peut être leur fil d’Ariane, leur fil rouge.

Par Yann Le Coz – YLC CONSEIL

Depuis 2010, ce sont plus de 2200 entreprises qui – en signant la Charte RFAR (Relation Fournisseurs et Achats Responsables) – se sont engagées dans la démarche d’achat responsable. Sa nouvelle version d’Octobre 2021 considère les évolutions de la réglementation en matière de RSE, les exigences toujours plus accrues des Parties Prenantes et tire des enseignements de la pandémie COVID-19 ; elle revêt aussi un caractère plus universel. C’est l’opportunité de mieux connaitre cet outil !

Un engagement renforcé 

La Charte précise que le signataire s’engage – avant la signature – à renseigner le questionnaire d’autodiagnostic du Label RFAR et d’élaborer un plan de progrès pluriannuel. Ainsi, la signature de la Charte se veut dorénavant encore plus qualitative en matière d’engagement permettant au signataire de structurer sa démarche d’achat responsable dès la signature de la Charte. En insérant des critères sociaux, environnementaux et économiques dans son processus achat, l’acheteur renforce son rôle exemplaire en sensibilisant les fournisseurs sur leurs engagements RSE.

Les évolutions

On ne parle plus de « grand donneur d’ordre » mais d’acheteur avec une posture plus responsable du respect des règlements fournisseurs, notamment auprès des PME lesquelles ont été fragilisées durant la pandémie. Ainsi, l’acheteur ne se limite pas au seul respect de la conformité de la loi LME (engagement 1).

En développant l’innovation et le collaboratif avec les PME et les Start-Up, le patrimoine immatériel est souligné (engagement 2) et les outils TCO, cartographie des risques (achats, sociaux, sanitaires avec possibles relocalisations) et le cycle de vie du produit sont nommés pour qualifier l’offre la mieux-disante (engagements 4 & 5).

Les 17 ODD de l’ONU (2015) sont cités permettant une lecture de la Charte RFAR plus universelle. Je remarque que ces 17 ODD sont de plus en plus utilisés pour construire une stratégie RSE. C’est l’opportunité pour l’acheteur de s’en emparer pour la décliner dans sa politique d’achat responsable. La taxation carbone est anticipée et les achats solidaires du secteur du handicap et celui de l’insertion sont explicités (engagement 6).

Enfin, la Charte RFAR prend en compte les évolutions réglementaires lorsqu’elle recommande par exemple de communiquer les actions achats responsables dans le bilan extra-financier (Loi 2017) ou encore la lutte contre la corruption (Sapin2 2017).

Le fil rouge

Signer la Charte devient la deuxième étape du parcours puisqu’au préalable il est exigé de réaliser l’autodiagnostic et définir donc une politique achat responsable. La troisième étape quant à elle consiste à élaborer un plan d’actions pluriannuel. Un accompagnement par un expert de la démarche d’achat responsable et du référentiel Label RFAR peut s’avérer utile avant et après cette troisième étape permettant ainsi à l’entreprise candidate une mise en œuvre efficiente. Lorsque le plan d’actions est suffisamment avancé, alors l’entreprise candidate peut solliciter l’évaluation par un organisme tiers agréé pour valider la candidature qui sera soumise au comité d’attribution du Label RFAR.  Une fois obtenu, le label est valide trois ans avec une revue annuelle de l’organisme tiers pour constater la démarche de progrès.

La Charte RFAR avec ses 10 engagements est un véritable outil de mise en œuvre parce qu’elle permet d’établir une stratégie en matière d’achat responsable et de structurer la démarche. Oui, s’engager en signant la Charte RFAR c’est assurément le fil rouge d’une démarche pragmatique qui permettra à toute organisation et/ou entreprise de s’inscrire dans une démarche de progrès.

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